Je viens de lire les quelques messages précédents et j'avoue être tombé sur le Q.
Donc, il y aurait des carences avec le BRF ? Le sol s'appauvrit en argile en réagissant avec le BRF ?
Ça va faire retourner dans leurs tombes un certain nombre de pionniers dans le domaine !
Alors là, les amis, j'ai appris à rester ouvert d'esprit grâce à ce forum et je ne vais pas gâcher cette nouveauté pour moi.
En premier lieu, il faut distinguer la
culture professionnelle de production et la
culture pérenne.
La première, pour ne pas mentir sur les mots, est une EXPLOITATION du sol. On cherche à produire des aliments, ou des légumes par exemple, en ayant à l'esprit des critères incontournables de quantité maximisée et de temps réduit, et quelquefois de qualité, mais c'est moins prépondérant dans les choix retenus.
Alors, OUI, dans ce cas, on appauvrit le sol en extrayant les végétaux qui ont poussés sous BRF car leur excellente pousse provient justement de ce BRF.
Vous mettez du BRF au sol, vous laissez faire la nature, "l'énergie" du BRF se transfère alors dans la plante et vous enlevez la plante ! Ben les amis, bien sûr qu'il faut remettre de l'énergie dans le sol, vous venez de la retirer ! Rien de se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! c'est bien connu.
Donc on remets soit du BRF, soit des engrais organiques à décomposer : fumier, purins, composts etc ... Pour ma part, je préfère le compostage de surface quand on est parti sur une base de BRF.
Alors, NON, on n'appauvrit pas le sol dans le second cas : la culture pérenne.
Le BRF est justement le contraire d'un appauvrissement, il aggrade le sol, il est à la base de la pédogenèse (la création du sol).
Un sol de type forestier est la finalité à laquelle le BRF conduit.
Quand vous n'extrayez pas les plantes, c'est le cas me semble t-il pour nos bambous, l'énergie du BRF est suffisamment grande pour initier un sol et le garder au top de façon pérenne pendant des lustres, et sans aucun autre apport.
Regardez le sol d'une vraie forêt, vous voyez un appauvrissement vous ? Vous pensez que les gars de l'ONF ajoutent du compost ou des intrants organiques pour faire pousser les arbres ? Et quel est le rapport avec la rotation des cultures dans tout ça ???
Non, pour mes bambous, c'est du BRF et c'est tout ... Bon, d'accord, avec un peu de fumier les deux premières années pour compenser la faim d'azote et un peu de compostage de surface les années suivantes parce qu'on veut toujours choyer nos petits chéris.
Waouhh ! Y a encore du chemin à faire ...
Une petite pensée pour le professeur Gilles Lemieux, grand pionnier de la théorie, et Jacky Dupéty le cultivateur, grand pionnier de la mise en pratique.